Comme ma défunte grand-tante Yetta, qu'elle repose en paix, une femme merveilleuse qui travaillait à temps partiel comme épouvantail dans le vieux pays quand elle ne dressait pas des chiens-loups russes pour chasser les paysans, j'appartiens à l'école de pensée de l'éducation canine "Let it Be" (laissez faire). S'il y a une chose que les cours d'obéissance m'ont apprise, c'est qu'il ne devrait pas y avoir un ensemble de règles de dressage à l'emporte-pièce pour tous les chiens.
Les races ont été créées avec des caractéristiques spécifiques à l'esprit, de sorte que lorsque vous achetiez un terrier, vous deviez sourire et supporter qu'il se faufile sous la clôture de votre jardin, ou que vous ne soyez pas choqué lorsque votre beagle reniflait chaque derrière qu'il rencontrait.
Les chiens de race sont des spécialistes dotés d'une gamme de talents aussi variée que les êtres humains. Ainsi, une personne est douée pour les mathématiques, une autre a une voix mélodieuse et une autre encore est un clown né. Un bon enseignant ne traitera pas ces différents types de personnages de la même manière.
Le clown peut avoir besoin d'un peu plus d'attention pour comprendre ses exercices de mathématiques, tandis que l'as des maths peut avoir besoin d'un mentor ayant la patience de Job pour l'amener à se tenir devant la classe et à raconter une blague. Vous comprenez ce que je veux dire ?
Ce que je veux dire, c'est qu'il faut laisser votre chien faire ce qu'il veut... dans la limite du raisonnable, bien sûr. Par exemple, laissez votre terrier arracher une ou deux mauvaises herbes, laissez votre pointer tirer sur la laisse lorsqu'il voit un écureuil, gloussez lorsque votre beagle renifle les fesses de votre voisin. Après tout, ce ne sont que des chiens !
Lutter contre les instincts naturels de votre chien n'est pas seulement un combat difficile, c'est aussi un exercice futile qui vous prive de l'expression de sa véritable essence, de l'accomplissement de la raison d'être de votre animal de compagnie.
Comprenez bien que je ne prône pas une philosophie du "tout est permis", comme mon cousin Fred aux yeux croisés, un poissonnier à la retraite qui permettait à Ira, son rat terrier, de marquer librement son territoire sur le marché aux poissons. Tout ce que je dis, c'est qu'il faut laisser un peu de répit à votre animal de compagnie. Tant qu'il est capable de marcher en laisse comme un être humain, de se comporter comme un homme lors d'un pique-nique familial et de faire ses besoins à l'extérieur de la maison, que vous faut-il de plus ? Croyez-moi, votre chien ne gagnera pas de prix Nobel.
Un chien est né pour être un chien, pas un accessoire de mode, ni un esclave, ni un ours en peluche. Maîtrisez votre chien, mais n'en faites pas trop. Comme le disait ma défunte grand-tante Yetta, dont la mémoire est bénie, (au grand dam des paysans locaux), "Laissez-le être".